Quand un innocent week-end en Forêt Noire se solde par un incident improbable...
... et occulterait presque le Cover Reveal de ton prochain roman
En fin de semaine dernière, une partie de la Suisse (pas toute la Suisse car, selon la règle immuable du pays, “ça dépend des cantons”) profitait d’un congé prolongé jusqu’au lundi soir.
Je ne sais pas comment c’est pour vous, mais avec l’homme, nous adorons rêver par anticipation. Dans les mois précédant ce type de longs week-ends, nous réservons avec frénésie de fabuleux séjours all inclusive dans une demi-douzaine de palaces aux quatre coins de la planète, voyageant par imagination interposée sans bouger de notre canapé. Fougueux, nous pianotons sur nos smartphones à la recherche de la plage au sable le plus blanc, du plus grand bar au milieu de la piscine, nous scrutons les cartes des dix-huit restaurants du complexe et nous inscrivons virtuellement aux activités les plus folles, telles le baptême de wind-suit
(mais si, vous savez, les dingues qui se jettent du bord des falaises avec une combinaison d’écureuil volant jaune fluo)
ou le snorkeling
(si vous nous connaissez un peu, vous devez savoir qu’à notre échelle, le snorkeling - consistant à nager à un mètre sous la surface avec un tuba pour observer les jolis poissons, donc - est déjà une activité des plus folles)
(Si vous aussi vous voulez goûter aux joies ineffables du voyage paradisiaque sans décalage horaire ni appel furieux de votre banquier à la descente de l’avion, je vous donne le truc :
l’option “annulation gratuite”)
En fin de compte, après avoir concocté de A à Z un séjour clé en main dans un Resort turc dont j’aurais adoré tester la douche-hammam-luxe-aux-fragrances-de-menthe-poivrée-et-jeux-de-lumière-colorée (mais choisir, hein, c’est aussi renoncer), nous nous sommes rabattus sur notre destination habituelle, l’accueillante aire de camping-car d’un complexe thermal allemand, au cœur de la Forêt Noire.
Certes, moins dépaysant qu’un palace à Antalya, mais la météo annonçait grand beau. Entre deux trempettes dans le jacuzzi, j’aurais tout loisir d’écrire ma Newsletter, fébrilement attendue par quelques centaines d’abonnés fidèles, dont je vous sais gré de faire partie.
Or,
Tout ne s’est pas passé comme prévu.
(Ta ta ta, c’est le retour de la petite musique qui fait peur, vous constaterez que mon sens du cliff-hanger n’a pas pris une ride depuis la parution de mon dernier thriller - “Venger Vicky”, si jamais, lisez-le, il est très bien)
Cet épisode de la vie parfois tumultueuse de votre écrivaine favorite (moi, s’entend, comment ça vous préférez Chattam ?!) ne saurait toutefois occulter le clou de cette Newsletter, à savoir le Cover Reveal du tome 2 de la saga Aurélien Loiseau, à découvrir un peu plus bas.
Au sommaire, donc
L’histoire du jour (ça n’arrive qu’à moi)
Cover Reveal : Aurélien Loiseau 2. Panique aux Enfers
Prochaines dédicaces (dont un salon qui m’a choisie comme invitée d’honneur, et ça, j’avoue que ça fait plaisir !)
Samedi matin.
Nous nous sommes levés à l’aube, très tôt, bon, à 10h26, (on est en week-end prolongé, ou pas ?!) et, après un petit déjeuner tout à fait digne du buffet matinal d’un Resort à Antalya (dans la mesure où les Resort d’Antalya proposent des Chocapics au chocolat blanc, ce qui, après réflexion, n’est pas une certitude), nous prenons la route avec notre Zébulette, en direction de notre aire de camping-car favorite.
En périphérie d’une petite ville allemande des plus typiques, elle nous permet de gagner à pied les thermes locaux, où nous nous occupons à mariner, pendant des heures, dans une eau salée à 33 degrés en compagnie d’inconnus apathiques
(ou, plus rarement, d’enfants munis de brassards et nettement moins apathiques que ce qu’on pourrait légitimement souhaiter dans ce genre de lieu - les brassards n’ayant alors pour seule fonction de compliquer la tâche des baigneurs excédés par leurs cris suraigus, qui tenteraient de les faire taire en les noyant)
Entre ces vivifiants jeux d’eau, nous consacrons notre temps à lire (c’est l’homme) et à écrire (c’est moi), avant de nous propulser jusqu’à l’un des nombreux restaurants du Stadtzentrum et de tenter de parler allemand, le personnel s’empressant après trois mots de passer à l’anglais, voire même à un français plus ou moins maladroit, signe que malgré trois années assidues sur Duolingo, on n’est toujours pas au point.
Bref, nous sommes samedi et, tout contents de ces trois jours de Deutsch Farniente à venir, nous nous parquons sur l’emplacement herbeux qui nous a été attribué.
Sur cette aire, les camping-cars sont stationnés en long, les uns derrière les autres en bord de route, l’espace extérieur alloué à chacun s’étendant à la droite du véhicule (détail important pour la suite).
Dix minutes plus tard, tout notre petit matériel est installé sur notre carré d’herbe : fauteuils, table, verres pour l’apéro. Le soleil cogne et, à l’instar des autres campeurs, nous avons déployé notre auvent.
Ah, quel calme, quelle sérénité !
Quelle joie à la perspective d’une après-midi paisible, consacrée à la rédaction d’un nouveau numéro de mon excellente Newsletter, dans le silence absolu qui…
(TRÈS FORT) Sind die Kräuterwürstchen schon gar?!1
De surprise, je manque lâcher mon ordinateur, l’homme renverse la moitié de sa bière sur son short et un chien invisible se met à hurler à la mort.
L’homme et moi nous dévisageons avec un mélange de perplexité et de détresse.
Nous ne sommes à l’évidence PAS en train de cuire des saucisses aux herbes, et nous comprenons très vite que la question, posée par l’imposant et rubicond Allemand garé juste derrière nous, s’adresse à son voisin, un second Allemand non moins rubicond parqué de l’autre côté de l’allée.
Les saucisses du second individu sont effectivement cuites, confirme-t-il d’un organe aux capacités sonores tout aussi écrasantes que son compatriote.
Cette assertion pourrait marquer la fin de la conversation, mais que nenni ! Les deux Berlinois débordent de sujets de discussion et ils ont décidé d’en faire profiter tout le camping.
D’une voix de stentor, ils échangent joyeusement à cinq mètres de distance, fermement attablés devant leurs assiettes de saucisses respectives.
A aucun moment, ils n’envisagent de traverser l’allée et de faire table commune, histoire de communiquer sans provoquer de larsens dans les sonotones ni créer la panique parmi les canidés planqués dans les autres véhicules.
Si encore Duolingo m’avait appris à dire autre chose en Allemand que “l’ours a des chaussures vertes” ou “as-tu besoin d’une huitième chaise ?”, j’aurais envisagé de leur suggérer avec courtoisie de baisser le volume, mais à part un lapidaire
“RUHE !”
qui pourrait nuire aux relations suisses-allemandes ultérieures, je suis incapable de formuler mes doléances de façon adéquate.
Il ne nous reste plus qu’à subir la joviale conversation des deux nouveaux amis, en regrettant (c’est un comble !) que la météo trop clémente ne les incite pas à regagner l’intérieur chauffé de leur véhicule.
Autant dire que, incapable de me concentrer, je ne réussis pas à écrire une ligne de ma fichue Newsletter et passe une sombre après-midi à essayer de retrouver l’adresse de contact de Duolingo pour annuler mon abonnement.
Dimanche
Après quelques heures de détente aux thermes, qui nous ont heureusement réconciliés avec l’Allemagne et ses habitants parfois un rien bruyants, nous sortons de nouveau les fauteuils de jardin en croisant les doigts pour que l’inspiration newsletteresque soit de la partie.
Bien sûr, nous redoutons quelque peu l’heure où le voisin sortira son barbecue pour faire griller ses saucisses.
Pourtant, nous voilà bien vite rassurés : le bedonnant Berlinois est en train de plier bagages.
Soulagement ineffable ! Mes chers abonnés auront droit à leur histoire samedi prochain, comme tous les 15 jours.
Satisfaite, je m’absorbe dans ma prose, sans plus accorder d’attention aux préparatifs de notre voisin. C’est à peine si je le vois, du coin de l’œil, quand il prend place dans la cabine aux côtés de Madame, puis met le contact.
Il démarre, sort de sa place de stationnement tandis que je réfléchis, concentrée, à la façon d’amener de façon fluide et drôle à la fois mon sujet du jour, le Cover Reveal du second tome d’Aurélien Loiseau.
CRRRRAAAACCCC !
Un bruit monstrueux, mélange de métal broyé et de verre explosé, retentit soudain, tandis que la brave Zébulette vacille dangereusement sur ses roues.
STOP, STOP ! crie l’homme depuis l’intérieur de notre véhicule, en allemand dans le texte2.
Abasourdis, nous nous précipitons à l’arrière du camping-car, pour constater que notre inénarrable voisin, non content de nous avoir pourri l’après-midi précédente, a réussi l’exploit d’oublier de rentrer son auvent latéral avant de s’en aller.
La toile de quatre mètres sur trois, tendue depuis le toit de son véhicule et maintenue par deux piquets plantés au sol, a suivi comme elle pouvait le mouvement du camping-car qui démarrait… et le montant métallique, épais comme une poutre, s’est gentiment encastré dans la fenêtre arrière de Zébulette.

Comment peut-on oublier de rentrer son auvent avant de prendre le volant est un nouveau mystère à ajouter à la longue liste des énigmes irrésolues de l’Histoire, telles l’érection des pyramides ou les crop-circles dans les champs de maïs des États-Unis.
Les deux heures suivantes, comme on l’imagine, furent consacrées à
d’improbables tentatives de communication entre notre ex-et-finalement-toujours-voisin-par-la-force-des-choses, aucune langue commune ne nous reliant les uns aux autres,
divers vains téléphones aux assurances elles aussi en week-end,
une quête effrénée de ruban adhésif étanche pour colmater la fenêtre, avant que n’arrive la pluie annoncée en fin de soirée.
En somme, on aurait peut-être mieux fait de choisir Antalya.
Du fait des mésaventures sus-citées, je n’ai (vous l’aviez compris) jamais trouvé l’histoire qui aurait permis d’amener dans un brillant enchaînement d’idées le vrai sujet du jour, à savoir vous présenter la couverture de mon prochain roman,
Aurélien Loiseau 2. Panique aux Enfers.
Sans transition, donc, rappelons que ce roman est le deuxième et dernier tome de la duologie “Aurélien Loiseau”, dont le premier opus,
“Aurélien Loiseau 1. L’Apprenti Extracteur”
est paru en début d’année.
Au cas (extravagant) où vous ne l’auriez pas encore lu, il s’agit d’une série de fantasy urbaine complètement barrée, racontant les tribulations d’Aurélien, un garçon maladroit et naïf à qui il va arriver une suite de catastrophes tout à fait improbables et désopilantes (du moins, c’est l’idée).
En vrac, il va
participer à un guet-apens (raté),
être anobli par le roi Louis XVI (tout à fait par erreur) puis,
malencontreusement, mourir au cours d’un duel qui va très mal tourner
(ceci dit, connaissant le personnage, on peut légitimement se demander comment il avait réussi à survivre jusque là).
Ce désagrément le conduira, quiproquos après quiproquos, à devenir un des plus incompétent employé de l’Au-Delà…
Une propension naturelle à déclencher des désastres en série qui, comme le titre l’indique, ne va pas s’arranger dans le tome 2.
Si cette brève présentation vous a alléchés, sachez que la date de publication définitive devrait être mi-novembre, à l’occasion du festival littéraire Alterfictions (Yverdon-les-bains, les 15 et 16, save the date)
Je vous confirmerai cela dans la prochaine Newsletter, mais, sans plus attendre,
Voici la couverture !
Œuvre, une nouvelle fois, de la très talentueuse
!Comme vous le constaterez, elle est évidemment assortie à la première, et les deux volumes aux couleurs d’automne parfaites pour la saison (le diable est dans les détails) seront du plus bel effet dans votre bibliothèque !
La quatrième de couverture est tout aussi jolie (affirma-t-elle, sans la moindre modestie) :
Alors, qu’en dites-vous ?
J’ai hâte d’avoir votre avis ! Bien sûr, comme toujours, cette révélation n’est pour l’heure destinée qu’à vous, mes fidèles abonnés, et ne sera diffusée que dans quelque temps sur les réseaux sociaux.
Je compte donc sur votre discrétion, et me réjouis vraiment de savoir si vous l’aimez autant que moi… Écrivez-moi pour m’en parler !
Samedi 27 et dimanche 28 septembre : Marché artisanal de Poliez-Pittet
10h 18h le samedi, 10h 17h le dimanche, Grande salle du village
Dimanche 5 octobre : Salon du Livre de Saint-Martin-en-Haut
(où j’ai la chance d’être l’invitée d’honneur !), 10h 17h, Médiathèque du village
Samedi 8 novembre : Rencontre “Café, croissants” à la Bibliothèque de Valbroye, suivie d’une dédicace
9h30 11h30, Rue du sous-bosset à Granges-Marnand
J’espère vous retrouver à l’un ou l’autre de ces événements !
Et dans tous les cas, à dans 15 jours, ici-même. Portez-vous bien d’ici là !
Est-ce que les saucisses aux herbes sont assez cuites ?!
Signe que dans les moments de crise, Duolingo peut tout de même avoir quelque utilité, je vais peut-être réactiver mon abonnement, en fin de compte.









Quelle épopée! Alors ont ils réparé sans abîmer les autocollants?
MAGNIFIQUE COUVERTURE 🤩
Hâte de le découvrir!
Coucou d'Oloron-Sainte-Marie. Je suis pliée de rire.